BOUGIE BELTHANE

Dans une forêt baignée par le printemps, là où les arbres semblaient murmurer des secrets anciens, une bougie nommée Belthane était née. Elle avait été façonnée par une vieille artisane, la Dame des Fleurs, qui infusait dans chaque création une parcelle de la magie des saisons. Belthane était spéciale : son parfum de rose délicate n’était pas seulement envoûtant, il portait en lui le souffle des renouveaux et des promesses.

Un jour, une jeune femme nommée Éline trouva Belthane sur l’étal de la Dame des Fleurs, lors d’une foire marquant le retour des beaux jours. Éline traversait une période sombre ; elle avait l’impression d’avoir perdu le fil de sa vie, comme si l’hiver s’attardait en son cœur. Attirée par la lumière douce de la bougie et la subtilité de son parfum, elle l’acheta, sans vraiment savoir pourquoi.

De retour chez elle, Éline alluma Belthane. La flamme dansa doucement, et presque immédiatement, une fragrance de roses fraîches emplit la pièce. Ce parfum avait quelque chose de particulier : il semblait contenir l’essence même de la vie en éclosion. En le respirant, Éline sentit une chaleur monter en elle, une sensation d’espoir qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps.

Belthane n’était pas une bougie ordinaire. Elle portait en elle l’esprit des célébrations anciennes, un temps où l’on fêtait le retour du soleil et la floraison des cœurs. Chaque soir, Éline l’allumait, et chaque soir, la flamme semblait murmurer des encouragements, lui rappelant sa force et la beauté du monde qui l’entourait.

Un matin, après avoir passé une nuit paisible dans l’éclat de sa lumière, Éline sentit une envie qu’elle n’avait pas eue depuis des mois : celle de planter des fleurs dans son jardin. Avec ses mains dans la terre et le parfum de roses encore dans son esprit, elle comprit que Belthane avait ravivé en elle quelque chose de précieux : l’envie de faire fleurir sa vie.

Lorsque la bougie s’éteignit pour la dernière fois, Éline ne ressentit pas de tristesse. Belthane avait rempli sa mission : insuffler l’énergie douce et persistante du printemps dans un cœur endormi.